Mouhamadou Lamine Diallo : L’ancien DG de l’ENA sort en fracas contre la Primature
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L’ancien Directeur général de l’École nationale d’administration (ENA), Mouhamadou Lamine Diallo, n’a pas mâché ses mots lors de la passation de pouvoir avec son successeur, Mor Fall. Après seulement sept à huit mois à la tête de l’institution, Diallo a été démis de ses fonctions, une décision qu’il attribue aux « humeurs » et aux décisions irrégulières de la Primature dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Mouhamadou Lamine Diallo, dont le passage à l’ENA a été bref, s’est exprimé avec une rare franchise lors de son départ. « On ne me dit pas que je suis incompétent, que je n’ai pas bien travaillé, mais on me renvoie à cause des humeurs d’une personne nommée irrégulièrement à un poste qu’il ne doit pas occuper, en violation de l’article 4 du décret portant organisation de la Primature, qui ne comprend rien du fonctionnement de l’administration », a-t-il déclaré, pointant du doigt l’entourage du Premier ministre.
Ce limogeage intervient après des tensions croissantes entre Diallo et le Secrétaire général du gouvernement (SGG), Ahmadou Al Aminou Lô. Selon des informations rapportées par Le Quotidien, Lô avait demandé à Diallo, par l’intermédiaire de son adjoint, de se conformer aux nouvelles règles en matière d’ordres de mission. Diallo aurait répliqué en exigeant des directives claires du Premier ministre ou un décret présidentiel, refusant de se plier à des consignes qu’il jugeait floues.
Des sources confidentielles laissent entendre que Diallo aurait adressé des paroles acerbes au Premier ministre et au Secrétaire général du gouvernement, allant jusqu’à les qualifier d’« incompétents ». Bien que Le Quotidien n’ait pas pu confirmer ces propos, il est clair que les relations étaient devenues très tendues, menant finalement à son éviction.
Mouhamadou Lamine Diallo ne semble pas prêt à tourner la page sans faire entendre sa voix. Pour lui, ce limogeage n’est pas simplement une décision administrative, mais le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond au sein de l’appareil gouvernemental. « C’est ça l’enseignement qu’il faut en tirer, c’est ça qui est grave », a-t-il conclu, dénonçant une gestion qu’il juge arbitraire et incompétente.
En attendant, c’est Mor Fall, inspecteur des Finances, qui prend les rênes de l’ENA. Il lui incombera de redresser la barre dans une institution désormais marquée par les remous provoqués par ce départ tumultueux. Quant à Mouhamadou Lamine Diallo, il reste à voir s’il continuera à faire entendre sa voix sur les dysfonctionnements qu’il dénonce au sein de l’administration sénégalaise.
Seydou Diallo
