Situation hydrologique et risques de débordement du fleuve Sénégal : une alerte face à des débits records
Views: 44012 min readLe fleuve Sénégal fait actuellement face à une situation hydrologique exceptionnelle, marquée par des débits d’eau sans précédent depuis 1961. Ces derniers jours, une série d’événements, combinée aux fortes précipitations, a suscité des inquiétudes croissantes, notamment concernant les risques de débordement dans plusieurs zones riveraines du fleuve.
Dans un communiqué, le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a mis en garde contre la montée rapide des eaux au barrage de Manantali. Cette situation a contraint la Société d’exploitation de Manantali et de Félou (Semaf) à lancer des opérations de lâcher d’eau, afin d’éviter la submersion des digues. Actuellement, les débits observés atteignent 3600 m³/s au niveau du Bafing, en amont du barrage, un record depuis plus de 60 ans.
Les stations du bassin, telles que Bakel, sont particulièrement concernées, avec des prévisions alarmantes. Les simulations indiquent que dans les prochains jours, le débit à Bakel pourrait atteindre 4500 m³/s, mettant à risque les populations locales et les infrastructures. À la station de Dakka-Saidou, en amont, les débits sont déjà élevés et devraient croître avec l’intensification des lâchers d’eau, dont le débit actuel de 1993 m³/s pourrait être porté à 3000 m³/s.
Les autorités locales et nationales suivent de près l’évolution de la situation. À Bakel, le niveau de l’eau a atteint 10,70 mètres le samedi 12 octobre 2024, dépassant ainsi la cote d’alerte de 10 mètres. Cela signifie que le risque de débordement du fleuve est imminent, mettant en péril les activités économiques et les habitations situées le long des berges.
Face à ces risques, les populations riveraines et les acteurs économiques sont appelés à redoubler de vigilance. Des mesures préventives sont encouragées, notamment l’évacuation des zones à risque et la sécurisation des biens et des infrastructures.
Le gouvernement, en collaboration avec l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), suit attentivement cette situation d’urgence. Des mesures appropriées seront prises pour prévenir toute catastrophe et limiter les dégâts, tant matériels qu’humains.
Cette situation hydrologique exceptionnelle met en lumière la fragilité des systèmes de gestion de l’eau en période de fortes précipitations. Le gouvernement reste mobilisé pour apporter des réponses adaptées et protéger les populations face à ces défis environnementaux majeurs.
Seydou Diallo