CRISE SYRIENNE : ENJEUX STRATÉGIQUES POUR LES PUISSANCES MONDIALES
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La Syrie, confrontée à des années de guerre civile et au risque de fragmentation, reste un théâtre clé pour les grandes puissances et les acteurs régionaux. Chaque nation impliquée poursuit des objectifs stratégiques qui façonnent l’avenir de ce pays dévasté.
États-Unis : Affaiblir l’Axe de la Résistance
Washington voit la fragmentation de la Syrie comme un moyen de réduire l’influence de l’Iran et de ses alliés régionaux, notamment le Hezbollah, les milices irakiennes et les Houthis. Cette stratégie vise également à perturber « l’Axe de la Résistance » qui défie l’hégémonie israélo-américaine au Moyen-Orient. Israël, principal allié des États-Unis, en bénéficierait directement.
Israël : Renforcer la sécurité régionale
Pour Israël, l’effondrement de la Syrie représente une opportunité stratégique. En affaiblissant les lignes d’approvisionnement du Hezbollah et en éliminant un rival historique, Israël consolide sa position. Par ailleurs, Israël accroît son emprise sur le plateau du Golan, une région stratégique annexée en 1981 mais toujours contestée.
Turquie : Contenir la menace kurde
La Turquie cherche à établir une zone tampon dans le nord de la Syrie pour contrer les YPG, considérées par Ankara comme une extension du PKK, un groupe qualifié de terroriste. Le projet d’indépendance kurde est perçu comme une menace pour l’intégrité territoriale turque, en raison de la présence de millions de Kurdes sur son territoire et dans la région.
Iran : Préserver un allié essentiel
La Syrie est cruciale pour l’Iran en tant que maillon central de l’Axe de la Résistance contre Israël. Téhéran s’efforce de maintenir l’unité de la Syrie pour éviter une propagation de l’instabilité régionale et une montée des violences sectaires. La préservation du gouvernement syrien est également indispensable pour protéger ses propres intérêts stratégiques et religieux dans la région.
Russie : Stabiliser un partenaire historique
Moscou considère la Syrie comme un allié clé et un point d’ancrage dans la région. La base navale de Tartous, essentielle pour sa présence militaire en Méditerranée, témoigne de l’importance de cette alliance. Depuis son intervention en 2015, la Russie a consolidé son rôle de médiateur tout en soutenant le régime d’Assad. Son objectif principal reste de stabiliser la Syrie pour préserver ses intérêts géopolitiques et économiques.
Un théâtre d’enjeux mondiaux
La crise syrienne reflète les rivalités géopolitiques complexes entre ces puissances. Tandis que certains cherchent à fragmenter le pays pour atteindre leurs objectifs, d’autres œuvrent à son maintien en tant qu’entité unifiée. La Syrie, prise dans cet engrenage, demeure un terrain de confrontation où chaque acteur poursuit sa propre vision de l’avenir.
Seydou Diallo
