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Licenciements abusifs dans les centres des œuvres universitaires au Sénégal

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Les Centres des œuvres universitaires (CROUS) au Sénégal, essentiels pour la vie estudiantine, traversent une crise inédite. À Kaolack, près de 138 agents ont été licenciés par décision du directeur local. Une vague de licenciements similaires menace d’autres CROUS comme ceux de Dakar, Saint-Louis, Thiès ou Bambey. Ces actions, perçues comme des épurations politiques, suscitent une vive indignation et mettent en péril la stabilité sociale et institutionnelle.

 

Licenciements : épuration politique ou réorganisation ?

Les syndicats des PATS (Personnel administratif, technique et de service) et des PER (Personnel enseignant-chercheur) dénoncent une chasse aux sorcières, déguisée en réformes. Selon eux, ces licenciements reflètent une volonté de politiser les institutions publiques en remplaçant les agents en poste par des proches du régime en place.

 

Pourtant, les CROUS devraient rester des entités neutres, garantes de la continuité de l’État. Cette gestion partisane menace non seulement les emplois, mais aussi la confiance en ces institutions, pourtant cruciales pour le bon fonctionnement du système universitaire.

 

Des répercussions sociales et académiques graves

Les effets des licenciements dépassent les simples considérations professionnelles. Chaque poste supprimé détruit le tissu social, laissant des familles entières en difficulté. Parallèlement, les étudiants, premiers bénéficiaires des CROUS, sont directement touchés par les perturbations des services essentiels tels que la restauration et l’hébergement.

 

Les grèves des personnels techniques, désormais soutenues par les étudiants et les enseignants, fragilisent davantage la stabilité académique. La menace d’une paralysie totale des universités est réelle, compromettant une année universitaire déjà marquée par des tensions.

 

Une contestation généralisée et un gouvernement sous pression

Face à l’escalade des protestations, le ministère de l’Enseignement supérieur multiplie les réunions d’urgence avec les syndicats et les responsables des CROUS. Toutefois, ces démarches sont jugées insuffisantes par les acteurs concernés.

 

Le Premier ministre, Ousmane Sonko, s’est rendu à Saint-Louis pour rencontrer syndicats et étudiants. Il a promis une enquête sur les licenciements et appelé à l’apaisement. « La stabilité de nos institutions est une priorité, tout comme la protection des droits de nos travailleurs et étudiants », a-t-il déclaré.

 

Une crise politique en filigrane

Pour l’opposition et certains observateurs, cette situation révèle une gestion autoritaire et politisée des emplois publics. Ils accusent le gouvernement de sacrifier la neutralité des institutions pour consolider son pouvoir.

 

L’avenir des CROUS en jeu

La crise actuelle pourrait redéfinir les rapports entre l’État, les institutions et les citoyens. La priorité doit être donnée à une résolution rapide et équitable. Les travailleurs, étudiants et enseignants attendent des actes concrets pour rétablir la neutralité des CROUS et garantir leur bon fonctionnement.

 

Appel à la responsabilité collective

Cette situation est un signal d’alarme pour l’ensemble de la société sénégalaise. Si rien n’est fait, ces actes pourraient déstabiliser le pays et compromettre les fondements mêmes de la démocratie. Les autorités doivent agir vite pour éviter que cette crise ne devienne une véritable bombe sociale.

 

Babou Biram Faye

 

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La Rédaction

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