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Babacar Siby identifie les problèmes du théâtre : programmes dépassés, formation des acteurs…

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 Comme chaque année, le 27 mars est célébré par l’ensemble de la famille théâtrale. Cette année, la Journée mondiale a été placée sous le thème de la paix. Loin des célébrations officielles, le formateur en théâtre Babacar Siby a choisi de prendre les devants. En prélude à la journée du 27, il a organisé une rencontre samedi dernier avec les acteurs du théâtre.
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 Le théâtre est un art en perpétuel mouvement. Comme tous les domaines de la vie, il se bonifie au fil des âges, s’ajuste aux nouvelles réalités. Mais selon le formateur en théâtre Babacar Siby, le Sénégal est resté en rade. «Le théâtre stagne au Sénégal», estime le professionnel en marge d’une rencontre organisée en prélude à la célébration de la Journée internationale du théâtre le 27 mars.

Par Amadou MBODJI – Comme chaque année, le 27 mars est célébré par l’ensemble de la famille théâtrale. Cette année, la Journée mondiale a été placée sous le thème de la paix. Loin des célébrations officielles, le formateur en théâtre Babacar Siby a choisi de prendre les devants. En prélude à la journée du 27, il a organisé une rencontre samedi dernier avec les acteurs du théâtre. Une occasion pour cet homme du sérail de poser le doigt sur les maux de ce secteur qui, selon lui, «stagne».

 

«Le théâtre sénégalais stagne. Il n’avance pas, je suis désolé de le dire ainsi», précise d’emblée le formateur. «Les gens ont évolué. La menuiserie s’est développée. Au football, il y a désormais la Var. Pourquoi dans notre métier, on n’avance pas ? Pourquoi on veut rester sur la formation des années 1860 ?», pose-t-il. Il en veut pour preuve les programmes obsolètes dans les écoles de théâtre. «cela doit change», plaide le directeur d’Ibis formation, une théâtral qui s’est investie dans la formation des comédiens et des acteurs. «Il y a énormément de choses qui ont changé dans la formation du comédien.

 

Au Sénégal, ça n’évolue pas techniquement. Par exemple, si des acteurs-comédiens sénégalais doivent jouer au Burkina Faso, ils vont se rendre compte qu’il y a énormément de choses qu’ils ne peuvent plus faire», raisonne M. Siby. «On n’utilise plus le terme fond de scène. Ça n’existe plus, on utilise le mot lointain parce que là maintenant, il y a les vidéos dans le théâtre», insiste-t-il. «Un comédien, on ne lui apprend pas par la pédagogie. Il faut utiliser l’andragogie qui est l’apprentissage des adultes», rajoute-t-il.

 

Entré dans le théâtre en 1981, Babacar Siby est revenu dans son pays pour assister les jeunes comédiens du théâtre populaire et aider à renforcer la qualité dans le secteur. M. Siby, qui se présente comme le premier coach africain en théâtre, a été formé à cet art en Europe. Initiateur du Festival international de la métamorphose, Babacar Siby a les yeux rivés sur l’organisation de la 4ème édition de ce festival qui devait se tenir du 20 au 24 mars et qui n’a pu se dérouler à date échue à cause du premier tour de l’élection présidentielle qui a eu lieu le 24 mars dernier. «C’est un festival international auquel des pays comme la France participent, ainsi que les Etats-Unis.

 

Des pays africains comme le Togo, le Mali et la Guinée.» Prévu à Dakar, précisément dans le département de Pikine, cet évènement annuel fixe son village à l’intérieur de l’Arène nationale. «C’est là où on loge et où l’on organise toutes les grandes activités», dit-il. Au programme du Festival international de la métamorphose, il y a des manifestations diverses, des théâtres de rue et des carnavals. «Mais les grandes activités vraiment se passent à l’intérieur de l’Arène», explique-t-il. C’est en prélude à ce festival que la directrice des Arts, Khoudia Diagne, a animé une conférence samedi dernier sur «l’enracinement et l’ouverture» devant un parterre d’acteurs comédiens.

 

ambodji@lequotidien.sn

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