Fuite de gaz au champ gazier GTA : L’État du Sénégal hausse le ton et exige des mesures strictes
Dakar, Sénégal — Le champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à 120 km au large des côtes sénégalo-mauritaniennes, fait face à une situation critique. Dans la nuit du 19 au 20 février 2025, l’opérateur BP a signalé une fuite de gaz sur le puits A02, encore inactif. Cette annonce a immédiatement déclenché une réaction ferme des autorités sénégalaises, qui ont exigé des mesures rapides et rigoureuses pour maîtriser l’incident.
Une fuite sous surveillance continue
Selon un communiqué conjoint des ministères de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, et de l’Environnement, les équipes techniques des administrations concernées sont en contact permanent avec BP. L’objectif est clair : limiter, voire éliminer, tout impact environnemental.
« BP a la responsabilité de déployer les moyens techniques requis afin de limiter les impacts potentiels et de mettre en place une solution rapide et pérenne pour résoudre l’incident », précise le communiqué.
L’État sénégalais a exigé de l’opérateur qu’il applique les normes de sécurité les plus strictes de l’industrie pétrolière internationale, conformément au cadre légal et contractuel en vigueur.
Un dispositif de surveillance renforcé
Pour suivre l’évolution de la situation, un dispositif de surveillance multimodal a été mis en place :
- Survols réguliers en hélicoptère et drones : Le dernier survol conjoint des administrations sénégalaise et mauritanienne, effectué le 6 mars 2025, n’a révélé aucune anomalie visible à la surface.
- Surveillance sous-marine par ROV (véhicule sous-marin téléguidé) : Les équipes techniques suivent en temps réel la fuite pour anticiper tout changement.
- Observation satellitaire en continu : Un suivi constant permet de détecter d’éventuelles perturbations environnementales.
- Présence permanente des Marines nationales : La zone est sécurisée pour prévenir tout risque d’escalade de la situation.
Transparence et communication avec le public
L’État du Sénégal, en coordination avec la Mauritanie, assure une communication institutionnelle transparente. Les données collectées sur le terrain seront partagées avec l’opinion publique pour garantir une information fiable et actualisée sur l’évolution de l’incident.
« Les administrations poursuivent le suivi rapproché de l’incident et tiendront l’opinion publique informée », conclut le communiqué.
Un test pour la gouvernance des ressources naturelles
Cette fuite de gaz au champ GTA constitue un véritable test pour la gestion des ressources naturelles au Sénégal. La réaction rapide des autorités montre leur volonté de protéger l’environnement et d’assurer la sécurité des opérations gazières. Reste à voir si BP parviendra à colmater la fuite dans les délais annoncés et à restaurer la confiance des populations riveraines et des acteurs environnementaux.
L’affaire GTA sera, sans doute, un cas d’école sur la capacité des États africains à défendre leur souveraineté énergétique tout en préservant leurs écosystèmes.
Seydou Diallo