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Les élections législatives du 17 novembre 2024 : Un scrutin marqué par une bataille épique à Dakar

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Le 17 novembre 2024, les électeurs sénégalais seront appelés aux urnes pour élire les 165 membres de l’Assemblée nationale. Ces élections législatives s’annoncent extrêmement politiques, marquées par la compétition intense entre diverses listes et une attention particulière portée sur la région de Dakar, où la bataille électorale s’annonce féroce. Parmi les protagonistes de cette confrontation se trouvent deux anciens alliés de l’opposition, désormais opposés, cherchant à corriger les erreurs de leur passé commun.

 

Dakar, capitale politique et économique du Sénégal, est devenu le centre de toutes les attentions dans cette élection, où le département met en jeu sept sièges législatifs. Après des années de compagnonnage au sein de l’opposition, les deux figures clés de cette bataille, le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) et la liste Samm Sa Kaddu, menée par Barthélémy Dias, s’apprêtent à s’affronter pour une lutte de pouvoir qui dépasse les simples enjeux électoraux. L’histoire des tensions entre ces deux formations ajoute une dimension personnelle à cette compétition.

 

Le PASTEF, dirigé par Ousmane Sonko, a désigné Abass Fall comme tête de liste pour le département de Dakar. Ancien numéro 2 de Barthélémy Dias, Fall espère renverser celui qu’il qualifie désormais de « Judas », en référence à leur rupture acrimonieuse. Abass Fall est épaulé par Mame Mariama Diary, logisticienne de formation, qui figure en deuxième position sur la liste des titulaires. La liste des suppléants, quant à elle, est conduite par Thierno Aly Sy, suivi de Fatoumata Sané. Cette équipe aura la lourde responsabilité de conquérir les sept sièges en jeu à Dakar.

 

L’histoire entre Abass Fall et Barthélémy Dias est marquée par une rupture qui s’est produite à la suite d’une décision controversée concernant le Conseil municipal de Dakar. Abass Fall avait été évincé du Conseil en raison d’une question de parité, une décision qu’il n’a jamais digérée. Depuis lors, le leader du PASTEF à Dakar nourrit un désir de revanche contre Barthélémy Dias, désormais considéré comme un rival politique direct.

 

Dans un récent entretien, Abass Fall a rappelé que PASTEF avait joué un rôle crucial dans la victoire de la coalition Yewwi Askan Wi lors des élections municipales de Dakar, et il considère que son éviction a été une trahison. « Les populations, et principalement les Dakarois, ont voulu nous dire qu’il ne faut plus de trahison dans l’arène politique », a-t-il affirmé, pointant du doigt la rupture brutale avec ses anciens alliés. Pour lui, le 17 novembre est l’occasion de réparer cette injustice et de prouver la force de PASTEF dans la capitale sénégalaise.

 

Barthélémy Dias, quant à lui, reste un acteur politique incontournable à Dakar, bénéficiant du soutien de Khalifa Sall, figure éminente de l’opposition sénégalaise. Bien que Babacar Mbengue, maire de Hann Bel-Air, soit le porte-drapeau de la liste Samm Sa Kaddu, la véritable bataille semble se jouer entre Barthélémy Dias et Abass Fall, deux figures marquantes de la scène politique locale.

 

Les élections législatives à Dakar s’annoncent comme une bataille décisive non seulement pour le contrôle des sièges, mais également pour le rééquilibrage des forces au sein de l’opposition sénégalaise. Pour PASTEF, la victoire dans la capitale symboliserait une consolidation de son influence et la validation de son rôle de moteur du changement politique. Pour Barthélémy Dias et ses alliés, il s’agira de maintenir une position de force dans une région stratégique pour les échéances politiques à venir.

La configuration de cette élection législative à Dakar met en lumière la complexité des alliances politiques au Sénégal, où les lignes de front peuvent rapidement changer, et où l’histoire personnelle des leaders peut jouer un rôle aussi important que les programmes politiques. Le 17 novembre, les électeurs Dakarois auront à choisir non seulement entre des programmes et des candidats, mais également entre deux visions du futur de l’opposition sénégalaise.

 

Cette élection, qui voit s’affronter des figures autrefois unies par une cause commune, pourrait bien redéfinir l’avenir politique du Sénégal, notamment en ce qui concerne la gestion des grandes villes et le contrôle de l’Assemblée nationale. En tout état de cause, la bataille de Dakar sera l’un des moments les plus scrutés de ces élections législatives, avec des répercussions qui pourraient se faire sentir bien au-delà du 17 novembre.

 

Seydou Diallo

 

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La Rédaction

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