Enquête pour blanchiment de capitaux : le Pool judiciaire financier s’attaque à une affaire de 125 milliards de FCFA
Views: 3732 min readLe Pool judiciaire financier intensifie ses efforts dans une affaire retentissante de blanchiment de capitaux, impliquant des mécanismes complexes et des montants colossaux dépassant 125 milliards de francs CFA. Une série d’investigations approfondies a été lancée, sous la supervision du procureur de la République financière, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla.
Des dossiers lourds sur la table du procureur
Le 12 janvier, tard dans la soirée, le chef du parquet a publié un communiqué, annonçant que plusieurs rapports émis par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) ont été transmis à son bureau pour traitement. Ces documents mettent en lumière des faits incriminants plusieurs individus.
« Les investigations menées révèlent des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux, par le truchement de sociétés écrans qui auraient été utilisées pour des transactions suspectes d’une valeur estimée provisoirement à plus de 125 milliards de Francs CFA », a déclaré le procureur.
Cette révélation jette une lumière crue sur les méthodes utilisées pour dissimuler les flux financiers d’origine douteuse, notamment via des montages financiers opaques.
Une machine judiciaire bien en marche
Le procureur a précisé que l’ouverture d’une information judiciaire est prévue, conformément à l’article 66 de la loi n° 2024-08. Cette législation cible le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, ainsi que la prolifération des armes de destruction massive. Les chefs d’inculpation prévus incluent notamment :
- Association de malfaiteurs,
- Blanchiment de capitaux,
- Escroquerie portant sur les deniers publics,
- Corruption,
- Trafic d’influence,
- Abus de biens sociaux.
Silence sur l’identité des suspects
Pour l’instant, aucune identité des personnes impliquées n’a été révélée par le parquet financier. Une prudence qui s’explique par la complexité de l’enquête et la nécessité de rassembler des preuves solides avant de rendre publiques les conclusions. Certains dossiers ont déjà été renvoyés devant les juridictions compétentes, tandis que d’autres restent en phase d’analyse préliminaire.
Un enjeu de gouvernance et de transparence
Cette affaire est un signal fort dans la lutte contre la corruption et les crimes économiques. Elle illustre également l’importance des mécanismes nationaux et internationaux dans le contrôle des flux financiers, notamment via des entités comme la CENTIF, qui jouent un rôle clé dans la détection et le signalement des anomalies.
Les prochaines étapes de l’enquête détermineront non seulement la culpabilité des personnes impliquées, mais aussi l’ampleur réelle de ce réseau de blanchiment. Cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur la gouvernance et la transparence économique dans la région.
Seydou Diallo