Falsification présumée des données sous Macky Sall : la réaction du FMI après sa mission au Sénégal
Views: 25682 min readLe Fonds monétaire international (FMI) a récemment effectué une mission au Sénégal, en réponse aux allégations des nouveaux dirigeants concernant une éventuelle falsification des données économiques sous l’administration de Macky Sall. L’objectif principal était de discuter des conclusions préliminaires du rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et d’évaluer les impacts économiques.
Les constats de la mission FMI
Conduite par Edward Gemayel, la mission a salué l’engagement du gouvernement sénégalais en faveur de la transparence budgétaire. Les conclusions préliminaires du rapport de l’IGF révèlent des révisions significatives des données budgétaires entre 2019 et 2023. Ces ajustements concernent principalement des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts auprès de banques locales. En conséquence, le FMI a relevé que le déficit budgétaire et la dette publique sont désormais plus élevés que les estimations initiales.
Les actions futures du FMI
Le FMI prévoit de continuer à travailler avec les autorités sénégalaises pour évaluer les impacts macroéconomiques et déterminer les prochaines étapes, en attendant la certification des conclusions de l’IGF par la Cour des comptes. Ce travail inclura l’examen des erreurs potentielles dans les déclarations des programmes passés et en cours soutenus par l’institution.
Défi budgétaire pour 2024
L’exécution du budget sénégalais reste sous pression, avec un manque à gagner en recettes et des dépenses élevées, notamment en raison de l’augmentation des investissements. Si aucune mesure décisive n’est prise, le déficit budgétaire pourrait dépasser 7,5 % du PIB cette année, aggravant la situation financière du pays.
Recommandations du FMI
Pour assurer la viabilité des finances publiques, le FMI exhorte le gouvernement à prendre des mesures rapides et audacieuses. La loi de finances de 2025 représente une opportunité pour réaffirmer cet engagement. Parmi les recommandations, le FMI préconise de rationaliser les exonérations fiscales, de réduire progressivement les subventions énergétiques et d’éliminer les transferts non essentiels. Ces actions visent à renforcer la discipline budgétaire et à stimuler une croissance inclusive, portée par le secteur privé.
La mission du FMI s’est conclue sur une note de gratitude envers les autorités sénégalaises pour leur coopération et la transparence des discussions.
Seydou Diallo