L’Association des Résidents de Touba Almadies « ARTA »interpelle sur le morcellement illégal des espaces publics
Views: 28903 min readDakar, le 25 janvier – L’Association des Résidents de Touba Almadies « ARTA »a organisé un point de presse pour dénoncer le morcellement des espaces publics initialement dédiés aux équipements collectifs dans leur résidence. Ce rassemblement a réuni les habitants, leur avocat et des représentants de la presse nationale et internationale pour alerter les autorités sur une situation qu’ils jugent inacceptable.
Des engagements initiaux non respectés
Lors de la conférence, les membres de l’association, représentés par leur président Pape Déguene Mbaye, ont retracé l’origine du conflit. En 2008, le promoteur Cheikh Amar avait obtenu une autorisation ministérielle pour le développement de la cité Touba Almadies. Ce plan initial, publié au Journal officiel sous le numéro 6472, prévoyait des équipements publics tels qu’une école primaire, une mosquée, un poste de santé, des espaces verts et des places publiques. Ces infrastructures devaient être intégrées au cadre de vie des résidents et versées dans le domaine public.
Cependant, en 2018, les habitants ont constaté des morcellements illégaux de ces espaces. Ces zones, prévues pour des équipements collectifs, ont été requalifiées et revendues comme terrains à usage privé, entraînant une profonde indignation parmi les résidents.
Une mobilisation légale et citoyenne depuis 2019
Depuis 2019, l’association mène une lutte acharnée pour faire valoir ses droits. Plusieurs démarches administratives ont été entreprises, notamment des courriers adressés à la mairie de Ouakam, à la Direction de l’Urbanisme, à la DSCOS (Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol), ainsi qu’au sous-préfet des Almadies. Malgré des réunions de conciliation, dont une tenue chez un notaire, aucun compromis satisfaisant n’a été trouvé.
« Nous sommes des légalistes. Depuis cinq ans, nous avons privilégié la voie administrative et judiciaire pour protéger nos droits, mais le promoteur persiste dans ses actes contraires à la réglementation », a déclaré M.Mbaye.
Un appel urgent au gouvernement
Face à l’aggravation de la situation, les résidents ont lancé un appel au gouvernement, en particulier au Premier ministre Ousmane Sonko. Ils exhortent les nouvelles autorités à intervenir rapidement pour empêcher l’occupation illégale des espaces collectifs et restaurer l’intégrité du projet initial.
« Nous avons voté pour ce changement de régime, croyant fermement en des valeurs de justice et d’équité. Nous espérons que cette vision sera respectée et que des mesures seront prises pour préserver le bien-être des habitants », a ajouté le président de l’association.
Une défense renforcée par un collectif structuré
Avec plus de 300 familles résidant dans la cité, l’Association des Résidents de Touba Almadies est déterminée à poursuivre sa lutte. L’avocat de l’association, Me Abdou Kane, a souligné que le morcellement des espaces publics constituait une violation flagrante des droits des habitants et des dispositions légales prévues dans l’arrêté ministériel de 2008.
« Les équipements publics sont essentiels au cadre de vie et à l’harmonie sociale. Les actes de morcellement, menés au mépris de la loi, doivent cesser immédiatement. Nous continuerons à défendre nos droits par tous les moyens légaux », a affirmé Me Kane.
Une situation qui interpelle l’opinion publique
Cette affaire met en lumière les dérives possibles dans la gestion des projets immobiliers et l’importance de veiller au respect des engagements pris par les promoteurs. Les résidents de Touba Almadies appellent non seulement à une résolution rapide du conflit, mais également à des mesures préventives pour éviter que de telles situations ne se reproduisent ailleurs.
En attendant une réponse des autorités, l’association reste mobilisée, déterminée à préserver son cadre de vie et les droits des générations futures.