Coopération Civilo-Militaire : Un Enjeu Majeur pour la Sauvegarde du Patrimoine en Afrique
Views: 10832 min readDakar, Sénégal – Dans un contexte marqué par des menaces grandissantes sur le patrimoine culturel africain, un atelier sous-régional civilo-militaire s’est tenu à Dakar pour renforcer la coopération entre les forces armées et les institutions culturelles.
Organisé par l’UNESCO en partenariat avec les autorités sénégalaises et le soutien du Royaume-Uni, cet atelier a réuni des participants de dix pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Son objectif principal : sensibiliser et renforcer les capacités des acteurs civils et militaires pour une meilleure protection des biens culturels.
Un patrimoine en péril
Les conflits armés, le terrorisme, le trafic illicite d’objets d’art et les catastrophes naturelles constituent de véritables dangers pour les sites historiques et les œuvres d’art en Afrique. À titre d’exemple, les attaques contre les mausolées de Tombouctou au Mali ou la contrebande d’objets archéologiques nigérians témoignent de la vulnérabilité du patrimoine africain.
M. Dimitri Sanga, Directeur du Bureau régional de l’UNESCO à Dakar, a rappelé l’importance de la Convention de La Haye de 1954, qui impose aux États de protéger les biens culturels en cas de conflit armé. « La protection du patrimoine n’est pas seulement une question de préservation historique, c’est aussi un enjeu de paix et de cohésion sociale », a-t-il affirmé.
L’armée au service du patrimoine
Le ministre des Forces armées du Sénégal a mis en avant le rôle stratégique des militaires dans cette mission. « Nos forces de défense ne sont pas seulement là pour sécuriser nos frontières, elles ont aussi un devoir de protection de notre mémoire collective », a-t-il souligné.
Madame Khady Diène Gaye, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, a quant à elle insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre civils et militaires. Elle a salué les efforts de l’UNESCO et des pays participants pour faire avancer cette cause essentielle.
Des engagements concrets pour l’avenir
L’atelier a permis aux participants d’explorer divers mécanismes de protection :
Renforcement des législations nationales
*Sensibilisation des militaires aux enjeux culturels
*Coopération transfrontalière contre le trafic illicite
*Utilisation de la technologie (drones, bases de données géospatiales)
Les recommandations finales insistent sur l’urgence d’une approche intégrée, où la sécurité et la culture ne sont plus dissociées mais complémentaires.
Seydou Diallo