Dans une récente publication sur le réseau social X (ex-Twitter), l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a interpellé le gouvernement sur la loi d’amnistie adoptée en 2024. Il met en lumière une contradiction dans la démarche des autorités, qui maintiennent cette loi tout en cherchant à en faciliter l’interprétation.
« Quand on est contre une loi, on l’abroge dès que possible. La maintenir en facilitant son interprétation signifie que l’on y tient. Abrogez la loi d’amnistie de 2024 et votez-en une autre conforme à vos objectifs. Ne pas oublier de se faire conseiller par les institutions compétentes », a écrit Abdoul Mbaye.
Ces propos interviennent alors que la loi d’amnistie, adoptée sous l’ancien régime, continue de susciter des débats. Certains acteurs politiques et membres de la société civile dénoncent son maintien, arguant qu’elle pourrait servir d’instrument politique en protégeant certaines personnalités impliquées dans des affaires judiciaires.
Un appel à la clarté législative
En suggérant l’abrogation pure et simple de la loi d’amnistie, Abdoul Mbaye remet en question la cohérence du nouveau pouvoir. Son message semble adresser une critique implicite aux dirigeants actuels, qui avaient promis une rupture avec les pratiques du passé. Selon lui, si le gouvernement considère cette loi comme inappropriée, il doit agir en conséquence en la supprimant et en la remplaçant par un texte répondant aux véritables aspirations du peuple.
Par ailleurs, l’ancien Premier ministre insiste sur l’importance du rôle des institutions compétentes dans l’élaboration de nouvelles lois. Un avertissement à peine voilé qui souligne les risques d’une législation précipitée, sans consultation approfondie des instances juridiques et constitutionnelles.
Un débat toujours brûlant
Cette sortie d’Abdoul Mbaye relance le débat sur la nécessité et la portée de cette amnistie. Certains analystes estiment que le gouvernement pourrait être réticent à l’abroger, car elle permet d’apaiser certaines tensions politiques. D’autres considèrent qu’un texte plus précis et équilibré devrait être adopté afin d’éviter toute instrumentalisation.
Reste à voir si cette interpellation publique poussera les autorités à clarifier leur position sur la question et à engager un processus législatif en adéquation avec les attentes des citoyens.
Ousmane Kébe
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