MALTRAITANCE D’ENFANTS : UNE AFFAIRE CHOQUANTE RENVOYÉE AU 24 DÉCEMBRE
Views: 1972 min readAlors que les esprits sont encore marqués par les abus commis sur des enfants talibés à Ndiagne, dans la région de Louga, une nouvelle affaire de maltraitance secoue la banlieue dakaroise. Ce mercredi, à la barre de la chambre criminelle, a été appelée une affaire troublante impliquant une belle-mère accusée d’avoir rendu aveugles les deux filles de son ex-coépouse. Poursuivie pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une cécité, la mise en cause devra attendre, car le procès a été renvoyé au 24 décembre pour « convenance personnelle ».
Des faits remontant à 2015
Selon le procès-verbal de l’enquête préliminaire, les événements remontent au 16 mai 2015. Ce jour-là, Babacar Ciss, délégué de quartier, et Mamadou Diop, imam du quartier Darou Salam 1 à Yeumbeul, accompagnés d’une vingtaine de personnes, se sont rendus au commissariat local pour dénoncer des actes de violence perpétrés sur les petites F. Guèye et N. Guèye.
L’imam Mamadou Diop avait déclaré que la jeune F. Guèye souffrait de crises et portait de nombreuses cicatrices sur son corps. Interrogée, la belle-mère avait justifié ces marques en évoquant une prétendue chute dans les toilettes, ajoutant que les crises résultaient de l’absence de traitement médical.
Des témoignages accablants des voisins
Les voisins de l’accusée, Amadou Sangaré et Abdoulaye Bèye, ont confirmé les violences répétées exercées sur les enfants par Seynabou Ndiaye. Selon eux, cette dernière n’hésitait pas à s’en prendre à quiconque tentait de protéger les fillettes. Malgré leurs multiples alertes auprès des forces de l’ordre, la police, après une visite au domicile de l’accusée, s’était contentée d’un engagement verbal de sa part de cesser les sévices.
Une affaire qui interroge
Huit ans après les faits, cette affaire pose des questions sur la prise en charge des violences domestiques et la protection des enfants vulnérables. Le renvoi du procès au 24 décembre est suivi avec une grande attention, dans l’espoir que justice soit enfin rendue pour ces deux jeunes victimes qui ont payé un lourd tribut.
Ce drame soulève également des préoccupations sur le rôle des autorités locales et des forces de l’ordre dans la prévention de tels abus, ainsi que sur la nécessité d’un meilleur suivi des familles en situation de crise.
Seydou Diallo