Seydi Gassama invite les étudiants sénégalais à repenser leurs méthodes de lutte
Views: 11052 min readLe directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal appelle à une mobilisation non-violente pour préserver les acquis démocratiques et éviter la destruction des biens publics et privés.
Dans une déclaration récente, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a fermement condamné l’usage de la violence lors des manifestations estudiantines au Sénégal. Selon lui, les étudiants doivent impérativement « rompre avec les méthodes violentes de protestation et la destruction des biens publics et privés ».
Seydi Gassama n’a pas mâché ses mots en pointant du doigt les manifestations qui dégénèrent souvent en affrontements violents, entraînant des dégâts matériels considérables et un climat d’insécurité. « Il est temps d’inventer des méthodes de lutte moins violentes et plus efficaces », a-t-il affirmé, ajoutant que les actions destructrices affaiblissent les revendications légitimes des étudiants.
Ces propos interviennent dans un contexte où plusieurs établissements universitaires ont récemment été le théâtre de manifestations marquées par des violences, des saccages d’infrastructures publiques et des affrontements avec les forces de l’ordre.
Pour Seydi Gassama, les étudiants, en tant qu’élite intellectuelle, doivent incarner un modèle de mobilisation pacifique et constructive. Il les encourage à adopter des méthodes plus stratégiques et créatives pour faire entendre leurs revendications, sans nuire à l’ordre public ni compromettre les biens communs.
« Les mouvements pacifiques ont prouvé leur efficacité dans l’histoire de nombreuses luttes pour la justice sociale. Il est crucial que les étudiants sénégalais s’inspirent de ces exemples pour défendre leurs droits et exiger des réformes », a-t-il soutenu.
Au-delà des étudiants, Seydi Gassama a également interpellé les autorités publiques, les incitant à privilégier le dialogue pour répondre aux doléances estudiantines. « Le droit de manifester est fondamental, mais il est de la responsabilité de l’État de garantir que les manifestations puissent se dérouler dans un cadre pacifique », a-t-il rappelé.
Cet appel de Seydi Gassama intervient à un moment où les tensions sociales et politiques continuent de peser sur le climat universitaire au Sénégal. La voie de la non-violence, selon lui, pourrait offrir une alternative plus durable et plus crédible pour répondre aux aspirations des étudiants tout en préservant la paix sociale.
Ainsi, les étudiants sont invités à repenser leurs stratégies et à s’inscrire dans une dynamique de protestation intelligente et non destructive, qui pourrait non seulement renforcer leurs revendications mais aussi leur crédibilité auprès de la société civile et des autorités.
Seydou Diallo