Face à une conjoncture économique préoccupante et à la menace d’un climat d’instabilité aggravé par la gestion controversée des fonds de la « force Covid », l’UNACOIS Jappo invite la presse nationale et internationale à un point de presse ce jeudi 24 avril 2025, à 16h, à son siège à Colobane. L’organisation compte y faire une déclaration solennelle sur la situation actuelle et ses implications pour le secteur privé sénégalais.
Une économie à l’arrêt et un secteur privé désorienté
Dans sa déclaration, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS Jappo) dresse un tableau sombre de la situation économique du pays. Selon ses responsables, depuis mars 2021, le climat des affaires est fortement dégradé, impactant lourdement les commerçants, les industriels, le secteur bancaire, les transporteurs et les assureurs.
« Notre pays a traversé un cycle de violences sans précédent, entravant durablement l’activité économique », a rappelé l’un des membres du bureau. L’alternance politique survenue en 2024 avait pourtant nourri des espoirs. « Nous avions salué l’avènement du Président Diomaye Faye, espérant relancer nos entreprises et l’économie nationale. Mais nous savions aussi qu’il fallait donner du temps au nouveau régime pour s’organiser et définir une feuille de route claire. »
Un dialogue public-privé toujours attendu
UNACOIS Jappo regrette l’absence d’un cadre de concertation formel entre l’État et le secteur privé, malgré les promesses formulées autour de l’Agenda 250. « Deux ans se sont écoulés sans que nous ayons été invités à la moindre plateforme de dialogue. Pourtant, c’est par le dialogue et la concertation que le pays a pu surmonter les précédentes crises : la dévaluation, la crise financière mondiale, et la pandémie de Covid-19. »
L’affaire Moustapha Ndiaye, une menace pour la confiance
L’organisation dénonce fermement ce qu’elle considère comme une injustice dans le traitement réservé à certains opérateurs économiques, notamment Moustapha Ndiaye, un grand importateur de riz, mis en cause dans le rapport de la Cour des comptes sur les fonds « force Covid ».
« Ce commerçant est accusé de surfacturation sur la base d’un arrêté ministériel de 2013, alors que la transaction s’est déroulée en 2020. Ce genre de pratiques crée un climat d’insécurité juridique insupportable pour les opérateurs économiques. Peut-on encore commercer en toute sérénité dans un pays où une facture peut être contestée sept ans après ? », s’est interrogé un membre de l’UNACOIS.
Un appel à l’apaisement et à la stabilité
L’UNACOIS Jappo appelle les autorités à faire preuve de discernement. « Le pays a besoin de paix, de réconciliation, et de stabilité. Toute orientation qui fragilise le secteur privé est une menace pour l’emploi et pour la cohésion nationale. »
L’organisation rappelle que le secteur privé génère 56 % du produit intérieur brut et reste le principal pourvoyeur d’emplois pour les jeunes. À l’heure où la quatrième Conférence sociale s’ouvre à Dakar sur le thème de l’emploi, l’UNACOIS souligne qu’il est urgent de reconstruire la confiance entre l’État et les acteurs économiques.
« Nous réaffirmons notre engagement pour un dialogue franc et constructif. Le Sénégal ne peut se relever sans un secteur privé fort et respecté », conclut la déclaration.
Seydou DIALLO
More Stories
Dr. Cheikh Gueye : Un acteur clé de la réflexion sur le développement durable et la gouvernance au Sénégal et en Afrique
Mbour : Le projet « Un Talibé, Un Métier » trace une nouvelle voie pour l’insertion des jeunes
La coalition DJONE plaide pour une justice équitable et un climat politique apaisé